L’ Escalier.

L’escalier fait parti de l’architecture depuis des siècles, il a su évoluer au fil des années avec des matériaux et des formes de plus en plus innovantes. L’escalier est vite devenu une pièce d’ornement dans l’architecture qui contribue à un esthétisme certain dans l’art et la construction.

La représentation de cet élément architecturale a été exploité par de nombreux artistes qui l’ont utilisé car, sa perspective offre un potentiel non négligeable dans l’art.

Marcel Duchamp artiste peintre et plasticien français et naturalisé américain est le précurseur de plusieurs mouvements comme le pop art, le néo dadaïsme, le cinétisme et l’op art.
Lors de son expérimentation du mouvement cubiste il a réalisé deux œuvres qui s’intitulent « nu descendant un escalier ». L’oeuvre définitive de l’artiste est en fait le tableau n°2 de nu descendant un escalier qui est une huile sur toile de 146 x 89 cm exposée au Philadelphia Museum of Art. Duchamp a représenté un nu descendant un escalier avec un style cubiste en y intégrant une part futuriste en décomposant le mouvement de descente du nu. Dans cette oeuvre l’escalier sert de support d’observation du mouvement qui fut reprise en photographie par Eliot Elisofon en 1952 qui photographia Marcel Duchamp descendant un escalier.

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Nu Descandant un escalier, Marcel Duchamp, museum of art Philadelphia, 1912.

Une autre oeuvre photographique qui se penche sur une idée de mouvement est celle du photographe Russe Alexandre Rodtchenko avec son oeuvre qui s’intitule l’Escalier. Sur cette photographie l’idée de mouvement est représentée par le contraste que forme les ombres des marches, qui est renforcée par cette ascension de la personne qui gravit cet escalier. Le point de vue en plongé arbore une tout autre vision de l’escalier et trace une perspective qui donne l’illusion que l’escalier est en fait une route blanche sur lequel a été tracé des bandes noires.

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Alexandre Rodtchenko, L’escalier, Centre Georges Pompidou, 1930.

La fonction de l’escalier a été réinterprétée par d’autres artistes dans la sculpture avec par exemple Peter Coffin qui prend l’idée d’un ensemble architectural simple et l’emmène à un absurde extrême. Évocateur de l’Escalier Infini d’Escher, les marches sinueuses sont modelées dans un cercle, tordant inépuisablement dans la logique impossible du réel. En remodelant les marches, le Coffin détourne l’escalier de sa fonction initiale, modifiant un objet qui est normalement engagé avec la physique en un jeu conceptuel donnant le vertige.

L’idée de vertige et d’infini a été aussi interprété dans l’oeuvre de David McCracken qui se nomme « an infinite staircase» qui se trouve et être un escalier construit encore une fois sur une base d’illusion puisque l’escalier s’élève vers le haut et se rapetisse au fur et à mesure jusqu’à donner l’impression qu’il ne se finit jamais. Cette oeuvre agit avec l’espace dans lequel elle est, ainsi que la météo. Par temps nuageux l’escalier semble se perdre dans les nuages. L’escalier tend son chemin vers le ciel comme si c’était le chemin qui mène aux Dieux.

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David McCracken, An Infinite staircase, Australie.

Pour finir l’escalier a aussi servi de support par exemple avec l’artiste Jorge Selaron qui est un artiste peintre et céramiste chilien qui pendant 20 ans à réaliser des mosaïque dans la rue sur les marches d’un escalier qui se trouvait non loin de chez lui. Chaque semaine son oeuvre a été de détruire et reconstruire sa mosaïque pour offrir une mouvance à son oeuvre qui était en perpétuelle changement. L’escalier était le support de l’oeuvre, il conservait son statut utilitaire mais c’était approprié une qualité plastique.

L’escalier a su s’approprier à son côté utilitaire un aspect esthétique dans l’histoire de l’architecture qui renvoie même parfois ces structures à de véritables œuvres architecturales. Les artistes ont su joindre une philosophie conceptuelle à cet élément architecturale qui renvoie à une poésie entreprise par l’artiste qui donne une âme à cette structure en ne lui infligent plus sa fonction.

Alicia Guilloton

Sitographie:

Les «Beautiful Steps» du studio Lang Baumann en images
http://www.gentside.com/escalier/les-beautiful-steps-du-studio-lang-baumann-en-images_art15961.html, consulté le
28/11/2016

Au Brésil, un escalier devenu « oeuvre vivante », Jorge Selaron
https://www.idilenantes.com/au-bresil-un-escalier-devenu-oeuvre-vivante/ , consulté le 28/11/2016
MARCEL DUCHAMP (en quelques leçons, même)
http://arplastik-simoneveil.blogspot.fr/2015/01/duchamp-des-possibles.html, consulté le 28/11/2016

An Infinite Staircase by David McCracken
http://www.thisiscolossal.com/2013/11/an-infinite-staircase-into-the-sky/ consulté le 1/12/2016

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